La formule de Dieu, José Rodrigues Dos Santos
Ce livre est plus un condensé des dernières découvertes scientifiques et astrophysiques qu’un roman, l’intrigue policière n’est là que pour en faciliter la digestion. Cependant on s’y laisse prendre facilement car on a l’impression que l’auteur va finir par nous révéler “la formule secrète”, celle qui explique tout. Intéressant en tant qu’ouvrage vulgarisateur scientifique et passionnant pour ceux qui se questionnent sur le sens de la vie.
“Nous sommes l’une des millions d’espèces qui occupent le troisième planète d’une étoile périphérique d’une galaxie moyenne comptant des milliards de millions d’étoiles, et cette galaxie elle-même n’est qu’une des milliards de millions de galaxies qui existent dans l’univers. Comment voulez-vous que je croie en un dieu qui se donnerait la peine dans toute cette immensité aux proportions inimaginables de s’intéresser à chacun de nous ?”
Papa nous a quitté le 25 mai. J’ai tenu sa main jusqu’à son dernier souffle. Dans le roman, le père du professeur décède dans les mêmes conditions.
“Peut être que notre corps meurt, mais que notre âme survit… est-ce que tu crois à ça papa ?
- Ecoute, regarde-moi. Que vois-tu ?
- je vois mon père.
- Tu vois mon corps.
- Oui
- C’est mon corps. Je me réfère à lui comme si je disais : c’est ma voiture. Dans ce cas il s’agit de mon corps. C’est ma propriété. Mais si je dis que ce corps est à moi, j’admets par là même que je suis distinct de celui-ci. Il est à moi mais il n’est pas moi. Alors que suis-je ? (Il toucha son front du doigt.) je suis mes pensées, mon expérience, mes sentiments. Voilà ce qui me constitue. Mais alors, est-ce cette conscience, ce “je” qui est moiqu’on appelle l^éme ?
- Heu oui je suppose que oui
- Le problème c’est que ce “je” qui me constitue est le produit de substances chimiques qui circulent dans mon corps, de transmissions électriques entre mes neurones, d’hérédités génétiques codifiées dans mon ADN et d’innombrables facteurs extérieurs et intrinsèques qui déterminent ce que je suis. Mon cerveau est une complexe machine électrochimique qui fonctionne comme un ordinateur et ma conscience, cette notion que j’ai de mon existence est une sorte de programme. D’une certaine façon, la cervelle est le hardware et la conscience le software.Ce qui pose une question intéressante. Si l’être humain est un ordinateur très complexe, peut-il lui même avoir une âme.”
- Lorsque tous les circuits sont morts, l’âme survit-elle ?
Un programme de survie en quelque sorte !
Je sais que je suis moi parce que j’ai la mémoire de moi-même, de tout ce qui m’est arrivé.Je ne suis que la mémoire de moi-même. Cette mémoire est logée dans mon cerveau, stockée dans des cellules. Ces cellules font partie de mon corps. Lorsque mon coprs meurt, les cellules de ma mémoire cessent d’être alimentées par l’oxygène et périssent aussi. Ainsi s’éteint toute ma mémoire. Si tel est le cas, comment l’âme peut elle se souvenir de ma vie ? Si l’âme n’a pas d’atomes si elle est immatérielle comment se rappellerait quoi que ce soit.
Le secret de la vie n’est pas dans les atomes qui la constitue mais dans la structure complexe qui obéit à des lois d’organisation spontanée. La vie est une structure d’informations très complexe et toutes ses activités englobent un processus d’information qui interagit et se développe avec le monde extérieur. Nous ne sommes qu’en fin de compte qu’une sorte de programme.
Notre cerveau est une masse organique qui fonctionne avec des impulsions électriques et des échanges de substances chimiques.
Notre conscience, nos émotions, tout ce que nous ressentons est le résultat de ce fonctionnement sophistiqué. L’âme n’est qu’une invention, une merveilleuse illusion que nous créons par notre désir ardent d’échapper à la mort.